Mutation intra : les règles changent en cours de jeu !

Suite aux avis défavorables affectant 20 dossiers sur 23 des collègues motivés et volontaires demandeurs d’une mutation en REP+, le SNEP avait demandé à être reçu en urgence par le recteur. Passons sur le délai de la réponse du Secrétaire Général du rectorat (datée du 25 mai, mais reçue par mail le 31) qui montre combien la profession est méprisée, et analysons plus précisément cette réponse.

Un des éléments d’analyse des dossiers de candidature pour exercer en REP+ serait : « La nécessité d’une expérience solide et récente en éducation prioritaire renforcée et ce, pour une durée minimale de 3 ans ». Le rectorat nous explique donc tranquillement qu’il invente des critères en dehors de toute discussion avec les organisations syndicales, en dehors de tout contrôle possible et sans aucune information auprès des demandeurs. Le SNEP-FSU réfute cette « nécessité » qui n’a pas lieu d’être si ce n’est à dire que 3 ans en REP+ serait un gage d’une expérience plus solide que 10 ans en REP. Cette information, qui ne figure aucunement dans la circulaire de février, apparaît donc comme par magie, et seulement en EPS.

Tout cela est illégitime et incompréhensible !

De quel regard pédagogique est-il question quand il est dit ; « tout en maintenant un regard pédagogique, afin de ne pas favoriser un effet d’aubaine » ? Peut-on dire que les IA-IPR EPS connaissent réellement les collègues postulant sur les établissements REP+ ? La très grande majorité d’entre eux venant d’autres académies, il nous semble que cet argument du regard pédagogique est pour le moins tendancieux. D’autant plus que des collègues de l’académie ayant eu un avis « excellent » lors de leur rendez-vous de carrière en 2020 ne semblent pas suffisamment « armés » pédagogiquement pour enseigner en REP+. « Excellent », mais pas tant que cela finalement. Quant à l’effet d’aubaine, il existe depuis 6 ans sans que cela ne dérange le moins du monde le rectorat. Le SNEP et la FSU ont dénoncé et dénoncent toujours cet effet d’aubaine depuis la mise en place de cette règle par le rectorat. Pourquoi cette année le rectorat s’en préoccupe-t-il, alors qu’il n’avait pas voulu nous entendre lorsque nous avions annoncé clairement en CTA l’explosion des dossiers de candidatures et les effets dévastateurs que la règle rectorale allait induire ? Quand les services du rectorat sont incapables de faire de la prospective, ils seraient avisés d’écouter les élus du personnel. En souhaitant lutter cette année contre l’effet d’aubaine, le Secrétaire Général du rectorat ne cautionnerait-il pas du coup une forme de clientélisme ?

Serions-nous face à de l’hypocrisie et de l’incompétence ?

En indiquant qu’«à ce titre, la non entrée d’un enseignant dans un établissement REP+ n’empêche pas le départ d’un autre par mutation en fonction de ses vœux et de ses barèmes », le Secrétaire Général n’a pas dû se renseigner auprès de ses services. Ou alors quelqu’un le trompe. En effet, l’an passé, lorsqu’il n’y avait pas de « volontaires » pour les REP+, les titulaires de ces établissements, même avec fort barème, ne pouvaient pas muter. La question se pose donc : les règles auraient-elles changées ? Y aura-t-il des postes vacants en REP+ à l’issue du mouvement ? Ou bien des collègues non volontaires pour les REP+ se retrouveront-ils affectés dans ces établissements malgré tout ?

N’aurions-nous pas affaire à de la méconnaissance ou du mensonge ?

Nous allons donc de nouveau demander une audience auprès du Recteur puisque, même si « les services du Secrétaire Général restent à notre disposition pour tout complément d’information », nous ne pouvons accepter la réponse qui nous a été envoyée.
Nous en profiterons également pour demander une liste précise des postes mis au mouvement ainsi que celle des postes bloqués pour les stagiaires et les « alternants », postes bloqués qui rendront le mouvement encore plus difficile. Enfin, n’oublions pas que les résultats du mouvement intra devraient être annoncés ce vendredi 11 juin. Nous comptons sur les candidats demandeurs d’une mutation pour nous tenir informés du résultat de leur demande et sur les collègues dont un poste est au mouvement dans leur établissement. Face à l’opacité administrative issue de la Loi de Transformation de la Fonction Publique, gageons que la profession sache être transparente et solidaire.