Loi Travail XXL, transformation de l’école…  Quel rapport ?

 

Les ordonnances sur la loi travail signent une étape importante dans la transformation radicale de notre société. Sommes-nous d’accord avec une telle évolution à l’anglo-saxonne ? (on est bien loin de l’exemple scandinave souvent vanté)

 

Ce qui pourrait bien nous toucher et nous heurter de plein fouet, c’est la transformation du système scolaire envisagée par le ministre de l’Education Nationale.

 

J.M Blanquer n’est pas un inconnu, membre du cabinet ministériel de G. de Robien, Directeur Général de l’Enseignement Scolaire (DGESCO), n°2 du ministère, avec L. Chatel, proche d’Alain Juppé et du think tank Institut Montaigne (composé de beaucoup de chefs d’entreprise dont un certain nombre du CAC40)

 

Le maitre mot de son projet, l’autonomie des établissements.

Autonomie qui va jusqu’au recrutement et la gestion du personnel par le chef d’établissement au service du projet d’établissement.

Nous connaissons déjà une organisation similaire avec les établissements "éclairs" et les dérives autoritaires des principaux et proviseurs.

Ainsi, ceux-ci deviendraient de véritables chefs de service, manageant leur équipe.

Mais plus encore, cette "autonomie [est] financière par l’attribution d’une dotation globale de fonctionnement incluant les masses salariales. Cela permet à l’établissement de définir sa dotation en emploi en fonction des besoins réels et de procéder à des arbitrages significatifs pour conduire sa politique"*

Le chef d’établissement se verrait promus chef d’entreprise. Dans cette vision, c’est sa liberté de décision et de gestion qui est mise en avant. Il s’agit donc bien d’instaurer un rapport de subordination entre ses nouveaux managers et les personnels enseignants et non enseignants.

 

Ces politiques d’établissement seraient pilotées par des évaluations dont les critères donnés en exemple*² sont : les retards d’âge des élèves, des tests lecture/écriture/calcul (on comprend tout de suite les priorités en terme d’apprentissage !!!), des résultats d’enquêtes de comportement des enfants (on voit tout de suite le tri et la stigmatisation), des données permettant d’apprécier l’implication des enseignants, ….

Ainsi, les équipes enseignantes se voient entièrement responsables des résultats des élèves et par conséquence de la dotation attribuée à l’établissement (et si vous avez bien suivi, à leur salaire ou au nombre d’emploi !)

C’est la mise en place de ce qui est nommé le "new public management" directement décliné de la gestion des entreprises privées.

 

Alors ?  La transformation de la loi travail ne nous concernerait pas ?

 

Certes, nous pourrions être touchés dans une échéance plus éloignée. Mais faire reculer le gouvernement aujourd’hui, c’est s’assurer d’un frein à ses projets dévastateurs.

 

Le 12 septembre, c’est affirmer que nous valons mieux que ça !

OUI, un autre projet d’école est possible

 

*Vers des établissements scolaires autonomes. Institut Montaigne

*²Expérience réalisé par l’institut Montaigne sur des écoles primaires de Lyon